Après 10 mois de travaux, Béziers-Plage inaugure demain soir La Cour des Miracles. Un nouvel établissement installé dans l’ancien chai du Château de Vaisseries.

A Béziers, le 25 Octobre 2018

BEZIERS-PLAGE ET VAISSERIES, Deux belles histoires qui se rencontrent en 2012. Celle d’abord d’un amoureux du vin, venu du lointain Barhein, pour s’installer et produire sa propre cuvée dans le château pinardier de Vaisseries. Celle ensuite d’une incontournable équipe de l’événementiel biterrois.

Younes produit et commercialise les vins Portunes sur le domaine de Vaisseries [photo: sites web Portunes]

En quelques années, ils réhabilitent ce château du XIXe siècle et assoient la renommée de Béziers Plage – Château Vaisseries, un établissement et une vie nocturne rayonnant aujourd’hui sur toute la région.

La Guinguette du Roy face au château de Vaisserie [photo: site web Béziers-Plage]

Younes, Dorian et Franck aux commandes

Si Younes fait l’acquisition du château en 2004, c’est en 2015 que s’amorce Béziers-Plage 2.0. A l’époque, l’équipe doit quitter l’Orb face aux risques de crue.

Ils s’installent à Vaisseries et construisent La Guinguette du Roy, immédiatement plébiscitée par les biterrois.

La guinguette du Roy [photo: page FB Béziers Plage – Château Vaisseries]

En développant la notoriété de leur entreprise, Younes, Dorian, Franck et leur équipe ont aujourd’hui réussi le pari, un trait d’union fulgurant entre histoire et jeunesse biterroises.

Vaisseries et l’épopée des châteaux pinardiers

Si les terres de Vaisseries vivent aujourd’hui au rythme du charivari festif, elles furent des décennies durant le havre d’un paisible château pinardier.

Le biterrois compte des dizaines de châteaux pinardiers, dont le château de Vaisseries {photo : Béziers-Plage]

Ces joyaux d’architecture disséminés autour de Béziers ont été construits fin 19durant le grand essor de la viticulture héraultaise. Ils sont les témoins de ce richissime passé, de ces familles vigneronnes qui ont fait la fortune de Béziers.

Charles de Vaisserié, conseiller du Roy

Dans l’ouvrage l’Eldorado du vin, Jean-Denis Bergasse indique que les plus vieux vestiges du bâtiment remontent au XVIème siècle, du temps de Charles  de Vaisserié, alors conseiller du Roy. Il s’agit notamment d’une tour d’escalier attenante à la maison de maître de jadis.

Jean-François de Lamarre, archiprêtre de la cathédrale Saint-Nazaire et descendant par alliance de Charles de Vaisserié, fait construire en 1823 la chapelle du domaine.

La chapelle a été construite en 1823

Les mutations du château sont les plus importantes début 20ème avec d’importants travaux d’agrandissement. Ces derniers ont donné naissance au bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui.

« La cave du château animait souvent nos discussions »

Tonton René, l’oncle de Ludo (co-gérant de La Gorge Fraîche), se rappelle du domaine dans les années 1950 :

« J’ai vendangé là-bas en 1954 avec les copains. C’étaient les fils du Café de l’Avenir. On avait 14 ans. Je me souviens que la patronne s’appelait Mme Deschamps-Larivière, il parait qu’elle jouait de la harpe. A la pause, on faisait les cons dans les arbres et les chefs nous gueulaient dessus pour reprendre le travail !

Y’avait un charretier qui amenait les comportes de la vigne à la cave et il nous racontait ce qu’il s’y passait. On a jamais su si c’était vrai, mais il disait que là-bas il y avait des ouvriers qui tapaient la gourde et qui buvaient jusqu’à 8 litres de vin par jour ! La cave du château animait souvent nos discussions ». 

C’est en 1983, alors propriété de Mr Jean-Louis Mazuhies, que le domaine de Vaisseries fait soudainement parler de lui.

Coupure du Midi Libre – 22 septembre 1983 [MIDI LIBRE]

Le Trésor de Béziers a été découvert au Château de Vaisseries

Durant l’année 1983, Mr Mazuhies fait l’acquisition de parcelles mitoyennes au domaine.

La vigne est vieille, un « cadavre » comme disent les vignerons, elle ne produit plus grand-chose.  Il décide un arrachage et c’est durant les travaux qu’un ouvrier heurte soudainement un étrange morceau de métal.

Dépêchés sur place, les deux archéologues Mme Paule Combes et Mr Gilbert Fédières ne se doutent pas encore qu’ils vont faire une des plus extraordinaires découvertes archéologiques du Midi de la France : trois plateaux d’argents gallo-romains datés du IIIe et IVe siècles.

Le « Trésor de Béziers » est aujourd’hui exposé au Musée du Biterrois.

Nous avons retrouvé la dépêche parue dans Midi Libre le 21 Septembre 1983 annonçant la découverte :

L’article original daté du 21 Septembre 1983 [MIDI LIBRE]

La Cour des Miracles : streetfood market dans l’ancien chai

Autre trésor : le nouveaux concept de Béziers-Plage !

L’imposante fresque face à la piste de danse [page FB Béziers Plage – Château Vaisseries]

La Cour des Miracles, c’est unique : un streetfood market à l’intérieur d’un château pinardier. Plus précisément dans l’ancien chai, comme en témoignent les immenses cuves. Deux grands espaces communicants assurent la connexion entre la fête et la tchape.

Béziers-Plage annonce sept déclinaisons pour satisfaire l’appétit de son « melting-potes »: burgers, tacos, huîtres, charcuteries, tapas…

Côté restauration [Page FB Béziers Plage-Château Vaisseries

Le street-food proposera une large sélection de produits terre et mer ! Surprise au moment venu.

« Nous cherchions l’innovation. J’ai ramené le concept streetfood market  de Londres, lors d’un voyage. Il y en avait partout, j’ai adoré » nous explique Dorian.

Le nom ? Une remarque spontanée de Franck lors d’une discussion.

« On cherchait un nom pour restituer l’esprit de l’établissement. Franck il voulait un lieu de folie, il a dit comme ça : « il faut que ça soit la cour des miracles tous les soirs ! ». Le nom est arrivé comme ça », rit Dorian.

Ambiance industrielle et surréaliste

Le volume du chai saisit le visiteur dès l’entrée. Dans ces 600 m2 d’atmosphère industrielle l’acier est roi, reluisant au centre de mille détails décoratifs provocants, perturbants, chevillés les uns aux autres pour irriter la norme et le raisonnable.

Une délicieuse étrangeté s’anime face au patchwork de contrastes. Nous voilà aspirés dans un pays inconnu, agréable et bousculant. Une friction décapante entre la vigne et l’industrie, la pierre et la poutre d’acier, la ruralité et le street-art, l’historique et le subversif.

L’imposante fresque éponyme surplombe La Cour des Miracles, laissant au regard le plaisir du détail, autant que celui de la démesure.

Un petit avant-goût concernant le bar !

Dans le restaurant, les luminaires réfléchissent sur le plafond d’acier noir et les faïences, dans un jeu de bascule entre le clair et l’obscur, le brut et l’élégance.

Posé dans la salle, le géant rouge : le grand homard en personne, veau d’or annoncé de la Cour des Miracles et de ses épicuriennes dévotions.

Encore une fois la fine équipe accouche d’un bijou. Un concept décalé et décalant, cacheté par une faculté à sans cesse surprendre.

« Ils ne s’arrêtent jamais de travailler et de surprendre ! »

La bière artisanale La Gorge Fraîche travaille depuis le début avec Béziers-Plage. Ludo raconte :

« Ils ne s’arrêtent jamais de travailler et de surprendre ! Ce sont des orfèvres de la vie nocturne, depuis que je les connais ils me surprennent ! Tous les six mois, ils font quelque chose de nouveau. C’est comme une famille et ils sont tous polyvalents. Nico le serveur, il avait son masque à gaz tout à l’heure et faisait de la peinture. C’est comme chez La Gorge Fraîche, tout le monde fait tout et met la main à la pâte ! »

Fondus dans l’atmosphère industrielle de La Cour des Miracles, la PLV maison de La Gorge Fraîche : des bidons ferrailleux et noirs de jais, floqués des armoiries de l’ordre anti gorge-sèche.

Voilà d’agréables mange-debout pour tchaper et siroter le chicoulon entre sudistes ! Ou des tambours du Bronx à disposition des miraculés, pour taper dessus comme des bienheureux aux heures les plus saintes.

La Cour des Miracles, Perle du Midi !

L’équipe s’apprête à dévoiler le fruit de dix mois de travail. Plus que quelque jours d’attente mais l’impatience est de mise.

Après de longues années de silence et de poussière, la lumière et la vie se font jour dans l’ancien chai du château pinardier. Une réhabilitation des plus novatrices, pour que vive encore longtemps le patrimoine exceptionnel de notre région et la vie festive de Béziers.

Un grand merci à Younes, Dorian, Franck, Nico, Sab et l’ensemble de toute l’équipe.

Avec toute notre reconnaissance

La Gorge Fraîche

Sources :

BERGASSE, J.D. L’Eldorado du vin. Nouvelles presses du Languedoc, 2000

QUINTANE J,P. Le « trésor de Vaisséries »: une inestimable découverte. Midi Libre, 21/03/1983.